• Alfred TOMMASI (1887-1915)

    Alfred TOMMASI ( 1887-1915) Alfred TOMMASI nait le 4 novembre 1887 à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Il est le fils de Jean TOMMASI, né en Corse et gardien à la maison centrale d'Eysses (47), et de Lucie Valentine BOUTHILLIER, native de La Couarde-sur-Mer, qui se sont mariés en 1882 à Saint-Martin (où sont nées ses deux sœurs aînées Jeanne et Lucie ; Jean était alors "gardien des condamnés" au pénitencier).

    A 18 ans, le 4 novembre 1905, il s'engage volontairement pour 5 ans, à la mairie de Rambouillet pour le 123e Régiment d'Infanterie (123e RI) de La Rochelle où il arrive le lendemain. Il passe caporal le 16 mars 1906 et sergent le 31 décembre 1907.

    Le 21 janvier 1911 il épouse Jeanne Louise Emilie DAVID à la mairie de Saint-Martin-de-Ré.

    Le 1er octobre 1913 il est nommé aspirant à l'école d'administration militaire de Vincennes.

    Le 21 mai 1915, par décision ministérielle et selon des circonstances relatées plus bas, il est affecté temporairement au 117e Régiment d'Infanterie (117e RI), pour lequel il part le 1er juin.

    Le 30 août 1915, il décède des suites de ses  blessures à l'ambulance n° 5 de Villers-Marmery (Marne).

    Le Soldat Rétais l'évoque en ces termes (on notera au passage que les dates ne correspondent pas vraiment à ce qui est indiqué sur la fiche matricule...) :

    Tomazi [sic] Alfred, classe 1907, sous-lieutenant au 117e d'Infanterie. Blessé le 28 août dans la Marne de deux éclats d'obus au ventre et aux reins. La péritonite s'étant déclarée, il est mort le 31 à l'ambulance.

    Il avait été versé au dépôt d'habillement du Maroc au Mans et c'est sur sa demande expresse qu'il fut dirigé sur le front le 27 juillet. Il fut promu lieutenant le jour de sa blessure, avec citation et Croix de Guerre.
    Il avait gagné l'estime de ses chefs et camarades, ainsi qu'en témoigne la lettre qu'on lira plus loin.

    Son corps fut inhumé dans le cimetière communal de Villers-Mamery (Marne).

     

    En dernière page, le même journal publie une lettre adressée à la mère d'Alfred le 7 septembre 1915 par le Colonel Retrouvey, commandant la seizième Brigade :

     

    Madame,

    Le colonel commandant le 117e nous a dit la douloureuse nouvelle, mais aussi la vaillance de votre fils et son courage dans la souffrance.

    Vous me permettrez de joindre mes bien sincères condoléances à celle qu'il vous a fait parvenir et je vous demanderais aussi d'être mon interprète près de sa jeune femme dont j'ignore l'adresse, et de lui dire, avec mon affectueuse admiration pour son mari, ma profonde sympathie dans la cruelle épreuve qu'elle traverse.

    Je ne suis pas, Madame, tout à fait un inconnu pour vous. J'ai eu votre fils sous mes ordres quand je commandais au bataillon du 123e.

    Il y a deux mois environ, je recevais une lettre de lui me demandant d'intervenir au dépôt pour qu'il fut affecté au 117e et revint avec moi. J'obtenais satisfaction et l'avais vu venir avec grand plaisir.

    Depuis le moment où j'ai su qu'il était blessé, jusqu'au dénouement fatal, prévu hélas ! j'ai eu des moments bien douloureux avec cependant des moments d'espoir.

    Mais son transport avait été pénible, des premières lignes jusqu'à l'ambulance, en raison de la gravité de sa blessure ; il fut mis entre les mains d'un des meilleurs chirurgiens de Paris, mais, malgré tous les soins, la blessure au foie et au rein, amenait des complications ; une péritonite se déclarait et l'issue fatale se précipita.

    Sa mort fut très belle comme sa conduite avait été digne d'éloges. Il avait su se faire apprécier de tous ses chefs, aimer de ses camarades et de ses subordonnés. Il avait donné un très haut exemple en quittant ses fonctions sédentaires.

    Je sais bien que tous ces témoignages s'ils rendent plus cher le souvenir du cher disparu ne peuvent pas faire disparaître la douleur de la pauvre mère et de la malheureuse épouse !... Je ne puis que m'incliner devant ce chagrin et vous dire que je garderai avec vous pieusement le souvenir de l'ami qui me fut fidèle et dévoué. Je voudrais aussi, Madame, vous dire tout mon dévouement et me mettre à votre disposition et à celle de Madame Tomasy [sic] pour tout ce qu'il me serait possible de faire.

    Colonel Retrouvey,

    Commandant de la 16e Brigade.

     

     Le Journal Officiel du 18 octobre 1915 cite Alfred en ces termes :

    Officier très énergique, courageux et très méritant ; a quitté sur sa demande le service de l'intendance pour servir dans un régiment actif. Blessé mortellement le 28 août 1915 par un éclat d'obus en faisant une reconnaissance et pendant qu'il observait par ordre un tir d'artillerie.

     

    Le nom d'Alfred TOMMASI est inscrit sur les monuments aux morts de Saint-Martin et de La Rochelle (où son corps repose aujourd'hui).

     

    Sources :

    Portrait envoyé par sa petite-fille, S. TOMMASI, que je remercie vivement.

    Acte de naissance : AD47 - Etat civil - Villeneuve-sur-Lot, naissances 1888-1892, vue 201

    Fiche matricule : AD17 - 1 R 332 - Classe 1907 - La Rochelle, vue 391

    JMO du 117e RI : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e00527800aae3fbf/527800aae642d

    Fiche Mémoire des Hommes : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m00523a024fe32c5/5242c0a609bb9

    JORF du 18 octobre 1915 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6377613q.image.r=TOMMASI.f2.hl

    AD17 - Le Soldat Rétais n° 18, 15 septembre 1915, p. 6

    AD17 - La Charente Inférieure n° 77, 25 septembre 1915, p. 2

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