Auguste MOREAU naît le 22 décembre 1890 à Sainte-Marie. Il est le fils de Louis Auguste Joseph MOREAU, un charron originaire de Vendée, et de Marie Adélaïde REDDÉ, qui se sont mariés le 23 janvier 1888 dans le même village.

Son père décède le 1^er octobre 1901 à Sainte-Marie. Sa mère qui vit encore dans le village en 1910 mais part ensuite vivre à Angoulins (17) où elle réside en 1915.

Le 17 juillet 1909, alors qu'il exerce la profession de peintre, Auguste incorpore comme volontaire pour cinq ans le 4^e Dépôt des Equipages de la Flotte (4^e DEF)  à Rochefort en tant qu'apprenti-marin.

Le 1^er juillet 1910 il passe timonier de 2^e classe sur le "Calédonien" par suite de brevet.

Le 1^er juillet 1913 il est nommé timonier de 1^e classe sur le Danton puis promu quartier-maître manoeuvrier signaleur le 29 décembre de la même année sur le même navire

Passé dans la réserve de l'armée de mer le 17 juillet 1914, il est rappelé quinze jours plus tard par la mobilisation générale.

Il décède lors du torpillage du croiseur Léon-Gambetta le 27 avril 1915 au large des côtes italiennes.

Deux autres rétais trouvent la mort ce jour-là : Honoré MOINARD et Joseph REGRENY.

L'article suivant paraît dans le Soldat rétais du 1^er juin :

Un camarade du défunt, rescapé de la catastrophe, vient d'envoyer à la fiancée du brave marin tombé au champ d'honneur, la lettre suivante que nous nous faisons un plaisir de publier. Elle apporte une nouvelle preuve de l'ardent patriotisme qui anime nos braves soldats de terre et de mer.

Syracuse, 16 mai 1915,

Je me fais un devoir de répondre à votre lettre, connaissant très bien celui que vous recherchez, et comprenant d'autant mieux votre peine que moi aussi j'ai une fiancée qui m'a pleuré en apprenant la terrible catastrophe de la nuit du 27 avril. A onze heures, je quittais le quart ; je fus remplacé par Moreau... il était donc de quart au moment de l'accident qui est survenu à minuit quarante.

Je ne puis malheureusement pas vous donner aucun renseignement sur lui, ne l'ayant pas vu au moment de l'accident. Mais je suis sûr que lui aussi ; comme tous ceux qui étaient de quart, n'ont pas voulu abandonner leur poste dans un moment aussi critique. C'est là, mademoiselle, l'honneur de tout homme de cœur et principalement du timonier.

Oui, Mademoiselle, votre fiancé est du nombre de ces braves et glorieux marins qui sont restés là-bas, morts au champ d' honneur.

N'étant pas de quart, je suis le seul  timonier qui ait pu échapper à cette catastrophe sur vingt quartier-maîtres et timoniers que nous étions, sur le Léon Gambetta.

Mademoiselle, du courage ! Souvenez-vous de ces vers : Mourir pour la Patrie, c'est le sort le plus beau, le plus digne d'envie. » Ce sera un peu de consolation à votre grande douleur.

Avec mes plus grands sentiments de compassion, acceptez, Mademoiselle, mes plus respectueux sentiments

FAUCHON

Le nom d'Auguste MOREAU est inscrit sur le monument aux morts de Sainte-Marie.

Sources :

Acte de naissance : AD17 - Etat civil - 2 E 434/41 - Sainte-Marie-de-Ré Naissances 1885 - 1892, vue 108

Fiche matricule : AD17 - Registres matricules - 1 R 370 - Classe 1910 - La Rochelle, vue 615

Fiche Mémoire des Hommes : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m00523a071b69bcc/5242c116500c6

AD17 - Presse - Le Soldat Rétais n° 11, 1er juin 1915, p. 6