• Paul BERJON (1878-1915)

    Billet mis à jour le 22 décembre 2017

     

    Paul Maurice BERJON naît le 20 juin 1878 à Annepont (Charente-Maritime). Il est le fils de Léopold Philippe, instituteur, et de Delphine Magdelaine PLAIDEAU, des rétais qui se sont mariés à La Flotte en 1874.

    Au moment de son recrutement à l'âge de vingt ans, cet étudiant aux cheveux châtains et aux yeux roux réside à Taillebourg (17), tout comme ses parents (son père y sera instituteur et directeur jusqu'à sa retraite en 1906 puis reviendra vivre à la Flotte où il deviendra gérant de la Compagnie Rétaise).

    Incorporé au 78e Régiment d'Infanterie (78e RI) à compter du 16 novembre 1899, il arrive au corps le même jour comme soldat 2e classe. Il passe caporal le 26 septembre 1900, sergent fourrier le 28 avril 1901, sergent le 10 avril 1902. Il passe dans la disponibilité de l'armée active le 22 septembre 1902.

    En 1905 il réside à Saint-Germain-en-Laye.

    Le 1er décembre 1906 il épouse Marguerite Blanche Léonie DURAND, une fleuriste, à la mairie du 20e arrondissement de Paris.

    En décembre 1907, il est domicilié à La Flotte.

    Rappelé à l'activité par la mobilisation générale du 2 août 1914 il arrive au corps (138e Régiment Territorial d'Infanterie - 138e RIT) le 13 août.

    Les journaux locaux se font l'écho de la vie de Paul au front.

    La Charente-Inférieure du 24 avril 1915 fait part de sa citation (tout comme Le Soldat Rétais du 1er mai 1915) :

    fils du sympathique directeur-gérant de la Compagnie Réthaise de navigation "A entraîné son unité à l'assaut d'une tranchée allemande et, grâce à son énergie, a réussi à se maintenir, malgré de très violentes attaques".

    Puis, le même journal, le 5 mai 1915, annonce qu'il a été blessé :

    M. Berjon, fils du sympathique représentant de la Compagnie Rhétaise a été blessé à la figure et au côté par l'éclatement d'une bombe. Son état est aussi satisfaisant que possible. Rappelons qu'il y a quelques jours, il fut cité à l'ordre du jour pour sa brillante conduite au feu. Nous formons les meilleurs vœux pour son prompt rétablissement.

    Paul se remet effectivement de cette blessure (qui n'est d'ailleurs pas inscrite sur sa fiche matricule) puisque que le 2 juillet il est de nouveau blessé au cours des combats de Bois-le-Prêtre. Le Soldat Rétais s'en fait l'écho dans son numéro du 1er août :

    Une fois de plus, notre commune est fière de compter, dans un de ses enfants, un héroïque soldat.

    En effet, le sous-officier Paul Berjon, fils de M. L. Berjon, Gérant de la Cie Rétaise, sergent au 167e d'infanterie, qui avait déjà été blessé au B. L. P. et qui avait dû être hospitalisé, pendant de longues semaines, dans une formation sanitaire de Toul, vient d'être blessé une seconde fois, beaucoup plus gravement, le 2 juillet, sur la lisière de ce même B. L. P. qui, hélas, ne compte plus ses glorieuses victimes.

    Nos faisons les vœux les plus sincères pour que notre courageux compatriote se remette bientôt de ses douloureuses blessures, et puisse venir, dans un avenir prochain, prendre au milieu des siens quelques jours d'un repos trop chèrement gagné !

    Le 26 juillet il est décoré de la Croix de Guerre sur son lit d'hôpital.

    Il décède des suites de ses blessures le 6 septembre 1915 à l'hôpital de Toul (Meurthe-et-Moselle).

    L'information est donnée par Le Soldat Rétais du 15 septembre 1915 :

    Notre compatriote Paul Berjon dont nous avions annoncé les blessures dans un numéro précédent, est décédé à l'hôpital de Toul des suites de ses blessures.

    Monsieur Paul Berjon était l'unique fils de monsieur Léopold Berjon, gérant-administrateur de la Compagnie Rétaise des bateaux à vapeur.

    A la famille si éprouvée, nous adressons nos respectueuses condoléances.

     

    Un mois plus tard, Le Soldat Rétais relate le service funèbre :

    Le mardi 5 octobre, une foule nombreuse se pressait en l'église paroissiale pour assister au service funèbre célébré pour notre compatriote Paul Berjon, sergent au 167e de ligne, décoré de la Croix de Guerre, mort des suites des blessures qu'il avait reçues le 2 Juillet. A l'absoute Monsieur l'abbé Duzon, curé, en termes éloquents et émus, rendit hommage à cette nouvelle victime de la guerre.

    A sa famille éplorée, dont il était la consolation et la joie, nous adressons nos bien sincères condoléances.

    Le 1er août 1919 il est cité à l'ordre de l'armée :

    Excellent sergent glorieusement tombé pour la France le 2 juillet 1915 en montant à l'assaut d'une position ennemie avec un admirable entrain. Véritable exemple pour les hommes - une citation antérieure.

     

    Le nom de Paul BERJON est inscrit sur le monument aux morts et sur la plaque commémorative de l'église de La Flotte.

    Sources :

    Acte de naissance : AD17 - Etat civil - 2 E 11/10 - Annepont - NMD 1873 - 1882, vue 20

    Fiche matricule : AD17 - Registres matricules - 1 R 235 - Classe 1898 - La Rochelle, vue 198

    Fiche Mémoire des Hommes : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005239d8c394688/5242bc2e75636

    AD17 - Presse - La Charente Inférieure n° 33, 24 avril 1915, p. 2

    AD17 - Presse - La Charente Inférieure n° 36, 5 mai 1915, p. 2

    AD17 - Presse - Le Soldat Rétais n° 15, 1er août 1915, p. 8

    AD17 - Presse - Le Soldat Rétais n° 16, 15 août 1915, p. 6

    AD17 - Presse - Le Soldat Rétais n° 18, 15 septembre 1915, p. 6

    AD17 - Presse - Le Soldat Rétais n° 20, 15 octobre 1915, p. 6

    « Henri GODEAU (1888-1914)Antonin GUILLET (1887-1914) »

    Tags Tags : , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :