• Pierre BRIN (1894-1916)

    Mise à jour du 26/12/2020

     

    Pierre Isidore dit "Paul" BRIN nait le 7 juin 1894 à La Couarde-sur-Mer. Il est le fils aîné des cultivateurs  Pierre Isidore BRIN et Catherine Estella CAILLAUD qui se sont mariés l'année précédente.

    L'année de ses vingt ans il exerce la profession de maréchal ferrant à Saint-Sauveur-de- Nuaillé (Charente-Maritime).

    Déclaré bon pour le service il est incorporé à compter du 6 septembre 1914 au 3e Régiment d'Artillerie Lourde (3e RAL) comme canonnier de 2e classe.

    Le 1er octobre 1915 il passe au 105e Régiment d'Artillerie Lourde (105e RAL) (Réorganisation de l'Artillerie).

    Le 13 février 1916 il passe au 46e Régiment d'Artillerie de Campagne (46e RAC).

    Le 18 avril 1916 il reçoit une citation à l'ordre du Régiment :

    Très bon sergent qui a courageusement supporté pendant l'après-midi du 14 avril 1916, à Verdun, un très violent bombardement, blessé à la fin de la journée par des éclats d'obus

     

    Le Soldat Rétais du 21 mai 1916 fait part de son décès :

    Nous venons d'apprendre que Paul Brin, qui avait été blessé devant Verdun, est décédé le 15 avril des suites de ses blessures. En assurant sa famille éplorée de la vive part que nous prenons à sa douleur nous la prions d'agréer ici, l'expression de nos sentiments attristés

     

    Voici le discours du maire Théophile Pénisson lors de son enterrement :

    Mesdames, Messieurs,

     

    Nous sortons à peine d’une émotion que nous sommes touchés par une autre d’autant plus poignante que nous saluons ici la dépouille mortelle d’un fils de notre chère commune, l’aîné de six enfants dont les père et mère ont gagné la juste estime de tous par leur bonne conduite, par leur labeur acharné et dont le cadet, lui aussi, succomba dans la sanglante épopée, sans laisser de trace. Quelle famille éprouvée. L’hommage que nous lui rendons est d’autant plus ému, et nous remercions notre petite cité de s’y associer d’une façon aussi unanime.

     

    Brin Pierre Isidore, avant d’être un bon soldat au 46e régiment d’artillerie, fut un élève laborieux et intelligent, un excellent ouvrier, un fils dévoué. La mort le ravit à ses parents au moment même où il pouvait lui rendre les plus grands services. C’est à l’hôpital de Vadelaincourt qu’elle le frappa, quelques heures seulement après avoir été ramassé sur le champ de bataille de Verdun, les membres broyés par des éclats d’obus. Sa vaillante conduite lui valut une citation à l’ordre du régiment et la médaille militaire.

     

    Tu fus donc, mon cher Brin, un de ces milliers de poitrines qui arrêtèrent la ruée allemande sur cette ville de Verdun, héroïque, incendiée, démantelée, qui, pendant 4 ans, fut le boulevard du droit, de la justice, de la civilisation, dont la gloire vient d’être consacrée naguère, par la médaille d’or de nos alliés d’Amérique, dont le nom restera toujours rayonnant dans l’histoire, oui, tu fus un de ces milliers de braves qui justifieront le mot désormais légendaire de grand chef « on ne passe pas ». Ils ne passeront pas en effet les ennemis, et la France fut sauvée.


    Pouvons-nous oublier de tels sacrifices ? Serions-nous assez ingrats pour ne plus penser que c’est grâce à ces victimes obscures mais glorieuses que nous avons encore nos biens, notre liberté, notre indépendance, notre vie, que tout cela a été conservé au prix de leur sang ! Non, de telles cérémonies en rappelant ces souvenirs douloureux, remuent trop les cœurs pour ne pas y laisser des traces durables et pour ne pas secouer les êtres les plus inertes. Aussi, mon cher Brin, brave héros de Verdun, en saluant profondément ta mémoire et celle de ton pauvre frère disparu, en m’inclinant respectueusement devant ta famille éplorée, je termine par ces simples mots : Nous nous souviendrons.

     

    Adieu Brin, Adieu.

     

    La médaille militaire lui est conférée à titre posthume le 11 janvier 1920.

    Le nom de Pierre BRIN est inscrit sur le monument aux morts de La Couarde, ainsi que sur la plaque commémorative de l'église (sous le prénom de Paul).

    La famille BRIN sera de nouveau touchée durant la guerre par le décès du petit frère de Pierre, Emile, mort pour la France le 22 mai 1917 à Corbeny, dans l'Aisne.

     

    Sources :

    Fiche matricule : AD17 - Registres matricules - 1 R 419 - Classe 1914 - La Rochelle, vue 187

    Fiche Mémoire des Hommes : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005239dbf79f473/5242bc999d5af

    AD17 - Presse - Le Soldat Rétais n° 34 - 21 mai 1916

    Discours du maire  : Mes remerciements à Denis GIRAUDEAU pour le partage

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