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Pierre PARADIS (1897-1918)
Pierre Germain PARADIS naît le 30 octobre 1897 à Saint-Martin-de-Ré. Il est le fils de Pierre PARADIS, voilier, et de Mélanie Léontine Angèle GIRAUDEAU, couturière, tous deux natifs de la Couarde où ils se sont mariés en 1881.
Menuisier, Pierre incorpore le 6e Régiment d'Infanterie le 8 janvier 1916 comme soldat.
Le 19 juillet 1916 il passe au 123e Régiment d'Infanterie (123e RI).
Le 15 novembre 1916 passe au 410e (41e) Régiment d'Infanterie (410e RI).
Le 17 avril 1917 il est blessé par éclat d'obus aux jambes, au secteur des Cavaliers-de-Courcy, près de Reims, ce que rapporte le Soldat Rétais du 6 mai :
Pierre Paradis, blessé récemment de huit éclats aux jambes. A déjà subi deux opérations ; un éclat d'obus ayant occasionné un flegmont [sic - phlegmon] au pied, le blessé souffre beaucoup. Il est dans un grand état de faiblesse, par l'abondance du sang qu'il a perdu.
Le 4 juin les nouvelles sont terribles :
Notre jeune compatriote Pierre Paradis, dont nous avions annoncé les graves blessures, a du être amputé de la jambe.
Pour ce vaillant héros, qui désormais portera dans son corps les preuves de sa bravoure, nous formons les meilleurs vœux.Quelques mois plus tard, le 3 mars 1918 le journal laisse entendre que l'état de Pierre s'est stabilisé :
NOTRE MUTILÉ - Pierre Paradis, qui était soigné à Carbon Blanc (Gironde) va aller à Bordeaux ces jours-ci pour recevoir ses appareils notamment une jambe articulée. Avant de passer devant le conseil de réforme, il pense venir passer quelques jours dans sa famille.
Il a bien voulu nous donner la citation suivante méritée par sa compagnie le 16 avril 1917, à l'occasion d'une attaque à laquelle il a lui-même pris part.
Nous l'en remercions vivement.
Armée Française
410e Rgt d'Inf. 3 Bon 10 Cie.
"Le général de Division Micheler commandant la Ve armée cite à l'ordre de l'armée : la 10e Cie sous le commandement du capitaine Vignoli. Chargée le 16 avril 1917 de couvrir le flanc gauche de l'attaque du régiment sur une position particulièrement difficile et très fortement organisée, a puissamment contribué à l'enlèvement de cette position en s'engageant au-delà de ses objectifs pour attaquer l'ennemi qui empêchait la liaison du 1e bataillon avec les troupes voisines arrêtées dans leur progression ; faisant en même temps 50 prisonniers, prenant un canon de 57, deux miueuwerfer de 240 et deux mitrailleuses.
A fait preuve les jours suivants du même élan dans l'attaque et d'une énergie incomparable dans le maintien de la position concourant ainsi de la façon la plus brillante au succès de l'opération.
Signé : J. Micheler
Au pionnier Paradis Pierre de la 10e comp. qui prit part à l'attaque du 16 avril 1917,
Souvenir affectueux des officiers de la 10e comp.
Les sous-lieutenants,
J. La Rasle, Ch. de Bizemont, M. Creu.
Capitaine Vignoli.Malheureusement Pierre décède le 20 mars à l'hôpital Pellegrin de Bordeaux d'une méningite tuberculeuse (selon sa fiche matricule).
Le Soldat Rétais du 7 avril rapporte son décès :
Avec quelle tristesse doit-on songer aux longs mois de souffrances atroces supportées par notre jeune compatriote et ami Pierre Paradis.
Or voici que ce brave est succombé à la suite de ses blessures, le 19 mars [sic], dans un hôpital de Bordeaux.
Nos lecteurs savent que notre ami nous écrivait il y a quelques semaines en nous faisant entrevoir sa venue prochaine au sein de sa famille.
Hélas le terrible mal qui le terrassait lentement ne devait pas le lui permettre.
La pauvre mère avisée en hâte par l'autorité militaire ne put arriver assez tôt pour recueillir le dernier soupir de son fils.
Pierre Paradis qui à l'armée était unanimement estimé de ses Chefs et de ses Camarades avait aussi conquis la sympathie de tous ceux qui l'approchèrent, médecins, sœurs ou infirmiers, dans les différents hôpitaux où il fut soigné, ainsi qu'en témoignent d'éloquentes lettres qui constituent la suprême consolation pour la mère qui pleure.
En ce héros, nous saluons le cinquième membre de l'Alerte tombé pour la Patrie
A madame Paradis mère si cruellement éprouvée, à toute la famille qui pleure, nous adressons l'hommage de notre sympathie douloureusement attristée.La fiche matricule qu'un secours est accordé à sa mère (la somme n'est pas précisée mais en général il s'agit de 150 francs).
Une citation parait au Journal Officiel du 16 juin 1918 :
soldat d'une bravoure exemplaire et d'un dévouement à toute épreuve. A été très grièvement blessé le 17 avril 1917, à son poste de guetteur, sous un violent bombardement. Amputé de la cuisse gauche
Le nom de Pierre PARADIS est inscrit sur le monument aux morts de Saint-Martin, ainsi que sur la plaque commémorative de l'église.
Sources :
Fiche matricule : AD17 - Registres matricules - 1 R 457 - Classe 1917 - La Rochelle, vue 188
Fiche Mémoire des Hommes : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005239fabbda095/5242bfa5aba2e
Historique du 410e RI : http://tableaudhonneur.free.fr/410eRI.pdf
Musée Ernest-Cognacq - Le Soldat Rétais n° 57, 6 mai 1917
Musée Ernest-Cognacq - Le Soldat Rétais n° 58, 4 juin 1917
Musée Ernest-Cognacq - Le Soldat Rétais n° 76, 3 mars 1918
Musée Ernest-Cognacq - Le Soldat Rétais n° 78, 7 avril 1918
Tags : Première guerre mondiale, 410e RI, Saint-Martin-de-Ré, 1918
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