Stanislas FAVREAU naît le 20 septembre 1891 à Sainte-Marie, quelques mois seulement après le mariage de ses parents Etienne FAVREAU, tonnelier, et Angélique GAUDIN.

Coiffeur, Stanislas est incorporé à compter du 9 octobre 1912 comme soldat de 2^e classe au 57^e Régiment d'Infanterie (57^e RI) ; il passe soldat de 1^e classe le 30 juillet 1914.

Blessé le 15 septembre 1914, Stanislas décède le lendemain à La Ville-aux-Bois-lès-Pontavert (Aisne) après avoir été fait prisonnier. Sa fiche matricule indique qu'il a été inhumé par les soins des autorités Allemandes, dans un lieu de sépulture inconnu.

Sa famille est cependant restée de longs mois sans avoir connaissance de son décès. Son nom fait d'ailleurs partie de la liste des "Militaires recherchés à la demande des familles" dans La Recherche des Disparus, journal émanant de la Croix-Rouge, en date du 20 juin 1915. L'annonce du décès est faite à la famille par l'intermédiaire de la Croix de Genève le 16 juillet 1915.

Un entrefilet parait dans L'Écho Rochelais du 28 juillet :

M. Stanislas Favreau, de Sainte-Marie, a succombé à ses blessures dans un camp de prisonniers en Allemagne.

Son père, gravement malade, décède quelques jours seulement après avoir appris la nouvelle du décès, le 26 juillet. Le Soldat Rétais du 1^er août relate ses funérailles :

Le 28 juillet, étaient célébrées les obsèques religieuses de notre regretté compatriote Favreau Stanislas [sic], propriétaire du Grand Village.

C'est après une terrible et longue maladie que s'est éteint cet estimé concitoyen.

Il avait été mobilisé en Novembre alors qu'il sortait à peine d'une grave manifestation de la maladie qui l'emporta. Malgré sa mauvaise santé et toutes les attestations médicales, il ne put réussir à être exempté. Il fut donc incorporé au 2e Génie à Montpellier, et il resta cinq mois sous les drapeaux. Enfin, devant l'évidence de son mal, il fut renvoyé dans ses foyers. Il n'est pas excessif de penser que sa période militaire aggrava de beaucoup son état. Quelques jours après son retour, il se mit au lit pour ne plus se relever. Il meurt âgé de 42 ans, laisse son épouse, une petite fille de 14 ans, et son père âgé de 74 ans.

Il avait acquis la sympathie générale et c'est avec de très sincères regrets qu'une foule considérable l'accompagnait à sa dernière demeure.

Son fils Stanislas qui appartenait à la classe 1913 et était incorporé au 57e d'infanterie avait été blessé et fait prisonnier le 25 Septembre [sic].

Le 19 Juillet, sa famille reçut par la Croix de Genève apprenant que ce fils était mort en Octobre des suites de sa blessure.

Ce sont de douloureuses épreuves qui frappent cette honorable famille et tous salueront, en ces deux hommes, deux martyrs de la Patrie.

A l'épouse, à sa fille, au pauvre père si éprouvé dans son grand âge, à toute cette famille éplorée, nous adressons nos sincères et bien vives condoléances.

 

Bien qu'il ne soit pas "Mort pour la France" Etienne FAVREAU a son nom sur le monument aux morts de Sainte-Marie, tout comme son fils.

Sources :

Fiche matricule : AD17 - 1 R 382 - Classe 1911 - La Rochelle, vue 710

Historique du 57e RI : http://chtimiste.com/batailles1418/divers/historique57RI.htm

JMO du 57e RI du 2 août 1914 au 26 janvier 1915 : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e00527a0293e7d51/527a02942599d

Fiche Mémoire des Hommes : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005239e7e631490/5242bda468c6e

La recherche des Disparus n° 19, 20 juin 1915, p. 12 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63475532/f12.image.r=FAVREAU.hl

L'Écho Rochelais, 28 juillet 1915, p. 2

AD17 - Le Soldat Rétais n° 15, 1er août 1915, p. 8

CICR : http://grandeguerre.icrc.org/fr/File/Search/#/6/2/192/4248401/Fran%C3%A7ais%20ou%20Belge/Militaires/favreau

JORF du 14 novembre 1919 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6370712g.image.r=FAVREAU.f8.hl

Fiche matricule d'Etienne FAVREAU : AD17 - 1 R 184 - Classe 1893 - La Rochelle, vue 495