• Joseph RELET (1872-1915)

    Joseph Agglibert Daniel RELET naît le 11 février 1872 aux Portes-en-Ré. Il est le sixième enfant d'Etienne Agglibert RELET, qui a exercé les métiers de maçon, tailleur de pierre, cantonnier puis éclusier, et d'Adèle Marguerite PATUREAU.

    Le 29 avril 1890 il s'engage volontairement pour le 3e Régiment d'Infanterie de Marine, devient soldat de 1e classe, caporal, sergent, sergent-major... et se rengage plusieurs fois.

    Le 9 avril 1904 il épouse Marie Renée Isabelle Léonie Joséphine CERVONI à la mairie de Saint-Martin.

    Par un décret du 16 novembre 1911, et alors qu'il est capitaine au 3e Régiment d'Infanterie Coloniale, il est nommé Chevalier de la légion d'Honneur.

    Le Soldat Rétais du 15 mai 1915 transcrit la citation dont Joseph a fait l'objet :

    Par ordre général n° 216 le Général Commandant la 4e Armée cite à l'ordre de l'Armée les officiers et hommes de troupe dont les noms suivent :
    Relet Joseph. S'est brillamment distingué par son énergie et son sang-froid au combat du 4 février pendant lequel il a su maintenir ses compagnies dans les tranchées de 1e ligne malgré un feu intense de l'Artillerie lourde ennemie qui décimait ses hommes.
    Le Capitaine Relet commande le 2e Bataillon du 23e colonial depuis le mois de septembre. Il avait déjà été cité à l'ordre du jour mais nous n'avions pas eu le texte de la citation. M. Relet est le fils de M. et de Mme Relet de St-Martin, le gendre de Mme Cervoni et le neveu de Mme Rognac (?). Nous lui adressons, ainsi qu'à sa famille nos respectueuses félicitations.

     

    Blessé au combat de Massiges, Joseph décède le 26 septembre 1915 à l'ambulance 10/10 de Sainte-Ménéhould, dans la Marne.

    Le Soldat Rétais du 1er octobre 1915 fait part de son décès :

    Nous apprenons, en dernière heure, la mort de Monsieur le capitaine Relet, dont nous annoncions la décoration de Croix de Guerre dans notre dernier numéro.

    Le capitaine Relet était originaire des Portes, mais depuis de fort longues années, sa famille était venue se fixer à St-Martin. Il était le beau-fils de Madame Vve Cervoni et le beau-frère du lieutenant Cervoni.

    Dans notre prochain numéro, nous donnerons de plus amples renseignements, mais d'ores et déjà nous adressons aux parents âgés, dont il était l'unique soutien, ainsi qu'à toutes les familles éprouvées, nos respectueuses et bien sincères condoléances.

     

    Le 15 octobre 1915 le même journal lui rend un long hommage :

    Ayant annoncé dans notre dernier numéro, la mort de M. le capitaine Relet, nous sommes heureux de pouvoir donner à nos lecteurs quelques détails supplémentaires sur la vie et la mort de ce glorieux héros.

    Joseph Relet était né aux Portes en 1872, d'une modeste famille, mais dès ses jeunes années il révéla de grandes dispositions pour l'étude. A dix-huit ans il contracta un engagement dans l'armée et deux ans après il était promu Sergent-Major. En 1892, il entra à Saint-Maixent, au retour de deux campagnes au Dahomey et au Soudan. Il en sortit Sous-Lieutenant* et fut envoyé au Tonkin avec le grade de Lieutenant. Il fut promu Capitaine en 1902.

    Il fit six campagnes : Dahomey, Soudan, Tonkin, [Sénégal,] Guyane et Madagascar. C'est pendant cette dernière campagne qu'il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.

    Rentré en France au moment de la mobilisation, il fut affecté à l'état-Major de Paris, mais quelques mois plus tard, sur sa demande expresse, il fut envoyé au front, où depuis un an il faisait les fonctions de Commandant.

    Pendant cette guerre, il fut l'objet de plusieurs citations et décoré de la Croix de guerre avec palme.

    Blessé mortellement le 25 septembre d'une balle à la poitrine et de trois blessures au bras, il mourut le 26 à l'hôpital de Ste Mennehould [sic] (Marne) muni des secours de la religion qui lui furent assurés par les prêtres-infirmiers préposés à ses soins.

    Le Capitaine Relet, était un travailleur ; il se forma lui-même, par ses efforts personnels et son incessant labeur. Dans tous ses examens, il sut toujours avoir les meilleures notes et récemment encore il est sorti n° 1 pour le grade de Commandant.

    Il avait acquis l'estime de ses camarades et de ses chefs et l'un de ceux qui l'ont le mieux connu dit de lui qu'il était un "homme d'énergie et de caractère, soldat dans l'âme et ardent patriote."

    Puissent ces témoignages rendus à la mémoire de ce vaillant rétais être une consolation pour les familles éprouvées que nous prions d'agréer la nouvelle expression de nos bien vives condoléances.

     

    Le corps de Joseph RELET repose à la nécropole nationale de Sainte-Ménéhould (Marne), dans la tombe individuelle n° 2164.

    Le nom de Joseph RELET est inscrit sur le monument aux morts de Saint-Martin, ainsi que sur la plaque commémorative de l'église.

     

    Sources :

    Acte de naissance : AD17 - 2 E 299/13 - Les Portes-en-Ré Naissances 1864 - 1884, vue 74

    Fiche matricule : AD17 - 1 R 175 - Classe 1892 - La Rochelle, vue 106

    * Le 1er avril 1898: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6265610b.image.r=Relet.f7.hl

    Historique du 23e RIC : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6344557s/

    Fiche Mémoire des Hommes : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m00523a053732b57/5242c1071c820

    Sépulture : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m00525402781a21c

    AD17 - La Charente Inférieure n° 82, 13 octobre 1915, p. 2

    Musée Ernest Cognacq - Le Soldat Rétais n° 10, 15 mai 1915

    AD17 - Le Soldat Rétais n° 19, 1er octobre 1915, p. 5

    AD17 - Le Soldat Rétais n° 20, 15 octobre 1915, p. 4 et 7

    AD17 - Le Soldat Rétais n° 22, 15 novembre 1915, p. 7

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