• La guerre imaginaire de Justin B. : Ma Premissian, partie 3

    Arrivé par erreur à Marseille, Justin B. s'est fait entrainer par deux femmes qui le prennent pour un Russe...

     

    Et pis les v'lat qui m'emm'nantt chez leurs connaissances. C'est un russe et sa femme est d'la Pologne, qu'a disiantt, i n'parle pas beaucoup français, mais on comprend presque tout c'qui dit.

    Vive la Russie ! Vive la Pologne ! quart en bas ! que disiant tous t'chellés mandes. O y'en avaitt qui disiant : Bagasse, Bagasse, et o fallait qui beuvians daus liqures comm' daus liqures. A la fin ol était comme si qu'i'aurais beu in coup d'pineau d'trott. I savais pus avour qu'i'étais.

    Tout d'in coup v'lat ine des madames qui ditt à l'autre : Tu le veux pour toi seule, il est à moi autant comme à toi. Et les v'lat à se dounner daus giffes et à se tirer les ch'veures. Et a me lachiant trejou pouett, et a me harchigniantt comme si, qu'i'aurais-t-été in bourrou d'vant in fossé.

    Tout d'in coup, nous y'lattchett tous les troisses, les quat'fers en l'air !

    Quart en bas ! Quart en bas ! qu'a guliantt. Ol été bé l'moument dau dire, bé moyen.

    Et me v'lat encore à brayer.

    Après, v'la dau monde qui v'nantt et même daus sergents de ville ; l'em'nant les dus fumelles d'in couté et moi d'lantre. Et pis i nous sommes nallés dans nin bureau avour qu'i'avait daus officiers.

    Etes-vous Russe ou êtes-vous Français ? que l'disiantt. I saurait pouet trott o dire, qui répondais ; tout c'qui sais c'est qui sé dau Griveau. Et les v'latt à rire comme si qu'i'aurais dit daus gaudrioles.

    Allons, c'est compris, qu'dit le chef, demain vous passerez en Conseil de guerre, et le riant trejou.

    Emmenez-le, que l'ditt au sergent de ville. Et me v'lat en prisan.

    Dame si i brayais, dame si i brayais ! i me sé pouet arrêté de toute la nuitt.

    Le lendemain, l'avant v'nus m'cri et le m'avant conduitt au Conseil de guerre qu'était comme qui diraitt dans nin café.

    O y'avaitt daus officiers mé d'ine cinquantaine et pis in colonel au mitan. L'étiant assis devant daus p'tites tabes et le beuviant daus liqures et dau café que leur z'apportaitt in soldatt avec in gad'robe su sou estoumaque.

    Quand i sé arrivaye, v'la t'chau qui m'avait envoyé en prisan (ol était in liut'nant) qui dit aux autres : Voila le particulier dont je vous ai parlé, croyez-vous qu'il a une bonne bille ? et les v'latt à rire tanque et tanque, et moi à brayer de r'tour.

     

    Quatrième et dernière partie demain : Justin va-t-il enfin pouvoir aller à La Rochelle ?

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